Autoconsommation d’électricité photovoltaïque


Le concept d’autoconsommation* photovoltaïque (PV) est au-devant de l’actualité depuis le début de l’année : « On peut consommer sa propre production solaire », nous dit-on ! Dans les faits, cela est possible depuis le début du PV. La nouvelle réglementation ouvre t-elle réellement des opportunités pour ceux qui s’interrogent sur un futur équipement PV ? Ce dossier s’adresse aux particuliers dans le contexte résidentiel raccordé au réseau de distribution (et non en site isolé).


L’autoconsommation énergétique : définition

On entend par autoconsommation le fait de consommer soi-même l’énergie que l’on a produite sur place. Le but est de réduire sa dépendance à un fournisseur d’électricité et de produire suffisamment pour couvrir une partie des besoins en énergie, nécessaires au bon fonctionnement de son logement. Cette énergie provient de diverses origines (soleil, vent, chaleur…), mais c’est plus volontiers dans le domaine de l’énergie solaire que le phénomène de l’autoconsommation se développe. Les particuliers équipent leur maison de panneaux photovoltaïques qui leur permettent de produire de l’énergie solaire. Cette électricité verte est transformée en courant alternatif qui vient alimenter les appareils électriques de la maison (chauffage, électroménager…).

Il faut garder en tête que, dans le cas d’un logement privé notamment, il est rare que les périodes de production d’électricité coïncident parfaitement avec les périodes de consommation. Ainsi, il se peut qu’entre 12 et 16 heures, au moment où le soleil est au plus haut (et la production solaire la plus élevée), la maison soit vide. C’est pourquoi on estime généralement que la part d’autoconsommation se situe aux environs de 40% pour un logement équipé, sans système de stockage. Le reste de l’énergie dont vous aurez besoin sera fourni par votre fournisseur d’électricité.

A retenir:
• Taux d’autoconsommation : c’est la part de la production électrique qui est consommée immédiatement sur place.
• Taux d’autoproduction : il s’agit de la part de la consommation électrique d’un logement qui est produite sur place.

Développement de l’autoconsommation photovoltaïque en France


En France, on comptait début 2017 quelque 20 000 foyers en autoconsommation répartis ainsi : • Environ 15 000 consommant leur propre électricité. • Environ 5 000 auto-consommant une part de leur production et revendant le surplus. Une accélération du développement de l’autoconsommation semble imminente du fait des nouvelles dispositions proposées par le gouvernement. En effet, en juillet 2016, la ministre de l’environnement Ségolène Royal a présenté en Conseil des Ministres un projet d’ordonnance mettant en place des mesures en faveur de l’autoconsommation : celui-ci a été publié au Journal Officiel le 25 février 2017.


Parallèlement à l’adoption de ce projet de loi, un nouvel arrêté tarifaire solaire photovoltaïque vient d’être publié au Journal Officiel le 10 mai 2017. Ce dernier instaure une prime à l’investissement pour les solutions photovoltaïques en autoconsommation à destination des particuliers et des entreprises. La loi relative à l’autoconsommation propose une définition des différentes opérations d’autoconsommation. Elle fait notamment la distinction entre autoconsommation individuelle et autoconsommation collective : • Opération d’autoconsommation individuelle : un producteur (l’autoproducteur) consomme lui-même et sur un même site tout ou une partie de l’électricité produite par son installation, instantanément ou après une période de stockage.

• Opération d’autoconsommation collective : selon la loi, « la fourniture d’électricité est effectuée entre un ou plusieurs producteurs et un ou plusieurs consommateurs finaux liés entre eux au sein d’une personne morale et dont les points de soutirage et d’injection sont situés en aval d’un même poste public de transformation d’électricité de moyenne en basse tension ». De plus, une tarification d’utilisation des réseaux publics de distribution d’électricité spécifique (le TURPE) est prévue pour les consommateurs participant à des opérations d’autoconsommation, lorsque la puissance de l’installation qui les alimente est inférieure à 100 kilowatts (kW).

Le point sur la filière PV

La filière PV nationale a repris des couleurs et devrait terminer l’année en cours à 7,7 GW de puissance raccordée en cumulé d’après les estimations d’ENERPLAN, le syndicat des professionnels de l’énergie solaire en France, qui figure parmi les interlocuteurs consultés par la DGEC dans le cadre de cette révision du PPE. Pour rappel, les objectifs initiaux fixés en 2015 prévoient 10,2 GW de puissance installée en 2018 et 20,2 GW en 2023. Entre temps, la compétitivité et le dynamisme de la filière ont été dopés par la forte baisse du prix de revient de l’électricité solaire. Les résultats des derniers appels d’offre ont dépassé les prévisions avec moins de 65 €/MWh pour les centrales au sol et moins de 90 €/MWh pour les grandes toitures. ENERPLAN propose donc de réévaluer les objectifs de la filière photovoltaïque des prochaines PPE à 23 GW pour 2023 et à plus de 42 GW pour 2028 (voir graphique ci-dessous). RTE, gestionnaire du réseau public haute tension, anticipe déjà près de 4 GW supplémentaires d’ici fin 2028 pour le seul développement de l’autoconsommation photovoltaïque.

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